5 raisons pour lesquelles Facebook achète Instagram

Facebook vient d'annoncer l'achat d'Instagram pour un milliard de dollars. Ce n'est plus une nouvelle, le réseau social de partage d'images à partir d'un iPhone ou d'un appareil mobile sous Android est donc tombé dans le giron du dinosaure des réseaux sociaux, Facebook.

Parce que je m'intéresse de près à tout ce qui touche aux réseaux et médias sociaux et à peu près autant au petit monde de la photographie sur le web, et parce que certains m'ont demandé mon avis sur ce rachat, voici donc quelques idées bien personnelles rassemblées.

Pour être franc avec vous, j'ai pris le temps de la réflexion car une telle annonce, c'est le buzz du moment. 1 milliard de dollars, ça fait une somme pour une entreprise comme Instagram qui existe depuis deux ans, emploie une dizaine de personnes, possède 30 millions d'utilisateurs – certes – mais ne génère quasiment pas de chiffre d'affaires. Voici 5 raisons majeures pour lesquelles Facebook est intéressé par Instagram.

La mobilité

2012 est l'année de la mobilité. Si les deux années précédentes ont vu monter en puissance le web mobile, 2012 est assurément l'année où tout va se passer. Le phénomène SoLoMo était annoncé en Décembre lors de la conférence LeWeb à Paris par Loïc Le Meur, et présenté comme le probable successeur du Web 2.0. Regardez autour de vous : qui ne possède pas de smartphone ou d'appareil mobile, ne profite pas de cette mobilité pour accéder aux services en ligne, et reste encore cloué devant son écran d'ordinateur de bureau ?

Facebook a un train de retard en matière de mobilité. Le réseau social n'est pas reconnu pour offrir les meilleurs outils mobiles, les applications iPhone et iPad sont minimalistes, l'entreprise met peu de moyens pour les développer. Facebook est largement dépassé sur ce terrain par d'autres réseaux plus dynamiques : Foursquare par exemple (encore anecdotique en France mais bien présent aux US) et bien sûr … Instagram. Il faut dire que le principe même d'Instagram favorise cette mobilité : je dispose d'un iPhone (ou d'un smartphone Android maintenant) avec fonction photo, je cadre, je déclenche, j'applique un filtre (trop souvent) et je poste pour partager avec d'autres amateurs de clichés instantanés. Rien de plus simple. Essayez de faire la même chose avec l'application Facebook et vous comprendrez vite la différence.

Ce rachat est donc un excellent moyen pour Facebook de gagner très rapidement des parts de marché sur le terrain de la mobilité. Facebook nous dit ne pas vouloir modifier l'application Instagram, comment donc en tirer profit ? Rien ne nous dit que la publicité ne va pas faire son apparition sur l'appli Instagram, ou qu'un nouveau site en ligne (le défaut d'Instagram est de ne pas offrir de véritable espace partagé en ligne) ne va pas faire son apparition avec quelques jolies pavés colorés. De plus, l'intégration d'Instagram dans Facebook déjà entamée ces derniers mois pourrait bien se voir renforcée, apportant ainsi à Facebook un surplus de trafic conséquent.

La concurrence

Facebook a beau être le réseau omniprésent, ce n'est pas une raison pour laisser un peu de la place restante aux autres. Ce rachat constitue donc pour Facebook une façon de renforcer sa présence, d'éviter qu'un concurrent ne le double et ne s'approprie Instagram (Google+ est à la traîne et doit réagir) et n'oublions pas que l'entreprise possède un joli magot qui lui permet de faire main basse sur quelques proies.

Instagram est une belle cible qui n'aurait de toutes façons probablement pas survécu bien longtemps sans le soutien d'un groupe d'envergure. Les levées de fond successives doivent bien un jour ou l'autre se traduire en bénéfices pour les Business Angels quand l'entreprise a du succès. N'oublions pas également qu'Instagram a eu la riche idée de sortir – enfin – une version Android pour s'ouvrir le marché de la mobilité hors environnement Apple. Avec plus d'un million de téléchargements dans les premières heures, c'est une réussite qui n'est pas passée sous silence et qui a probablement accéléré la prise de décision chez Facebook. Si j'en crois les derniers chiffres de fréquentation du réseau (voir cet article), Instagram est d'ailleurs passé de 30 millions d'utilisateurs il y a quelques semaines à près de 40 millions désormais. 10 millions en une dizaine de jours pour un total d'utilisateurs Facebook estimé à 100 millions, qui a dit ‘concurrence' ?

La suprématie de l'image

Il est désormais établi que l'image – je n'ai pas dit la photographie – va devenir le support le plus utilisé dans les prochaines années pour échanger de l'information. Il suffit de voir la popularité d'un réseau à peine né comme Pinterest. Sur le web social, nous allons écrire de moins en moins, cliquer de plus en plus et partager de plus en plus d'images. Si certains photographes irréductibles le regrettent, qui n'ont pas nécessairement compris que photographie et image ‘sociale' ne sont pas la même chose, d'autres s'en réjouissent. Les marques d'appareils photo ont très bien compris que proposer un matériel capable de permettre l'échange instantané est un must-have. Nikon propose un compact avec pico-projecteur, toutes les marques ont des compacts avec wifi intégré, certaines permettent une connexion directe à Facebook, ne parlons pas des smartphones connectés dont c'est le rôle principal.

Facebook s'est déjà positionné sur ce créneau, et constitue à ce jour un des plus importants site de partage de photo, loin devant Flickr ou Google+. Avec une pierre de plus à l'édifice, c'est une position réaffirmée, la mobilité étant une des sources les plus importantes en matière de production d'images. Instagram permettra une liaison native avec Facebook, et non une simple intégration à sens unique comme c'est le cas aujourd'hui.

La gestion d'identités numériques

Acquérir Instagram, c'est faire main basse sur 30 40 millions de comptes utilisateurs. L'identité numérique est l'or noir de demain, une valeur sûre sur le marché, Xavier Niel l'a bien compris en bâtissant le modèle économique de Free Mobile sur la mise à disposition, à terme, de données utilisateurs. Facebook renforce ainsi sa base de données identitaires. Reste à savoir si les utilisateurs Instagram ne sont pas en partie les mêmes que les utilisateurs de Facebook, auquel cas le dédoublonnage inévitable va remettre les pendules à l'heure et minimiser le nombre de comptes net new réellement acquis par Facebook. Quoi qu'il en soit, si l'on se prête à un rapide calcul, pour répondre à ceux qui s'offusquent du montant – certes exorbitant au demeurant – de ce rachat : 1.000 millions de dollars divisés par 40 millions de comptes, ça ne fait jamais que 25 dollars par compte. Un tarif à l'unité qui n'est pas si élevé quand on sait combien rapportent les fichiers d'identités numériques.

La consolidation du marché

Dernier critère identifié pour justifier ce rachat, la consolidation du marché. Nous sommes aujourd'hui face à un nombre croissant de réseaux sociaux, à un point tel qu'une certaine lassitude commence à se faire sentir. Nombreux sont ceux qui débranchent, qui rationalisent leurs usages et présences, qui suppriment de façon drastique leurs amis virtuels de leurs comptes. La consolidation est inévitable en matière de web social et va forcément se produire, on peut voir dans ce rachat un début de consolidation et un signe fort du marché. Adoptez un réseau – ici Facebook – et n'en sortez plus, nous vous offrons tout ce qu'il vous faut pour vous exprimer. La guerre n'est pas encore déclarée entre les géants que sont Facebook et Google (bien que) et je ne mettrais pas cher sur le fait que ces deux là soient les seuls à subsister d'ici deux à trois ans. Laissons Twitter en outsider, ce n'est pas véritablement un réseau social selon ma définition mais plutôt un média social. Je suis d'ailleurs curieux de voir comment Google va réagir pour contrer Facebook sur le marché de l'image. Pinterest ou Tumblr seraient-ils les prochaines cibles ?

En conclusion

Cette vision bien personnelle du rachat d'Instagram par Facebook ne demande qu'à être enrichie d'autres avis. Si j'ai pu dégager ainsi quelques axes de réflexion, je n'en reste pas moins interpellé par une telle acquisition alors que la période est pour le moins troublée sur le plan économique. Facebook a manifestement parié sur l'avenir en mettant un gros paquet de dollars dans la balance. Les fans d'Instagram sont pour beaucoup déçus par ce rachat, même si de façon très conventionnelle seuls ceux qui râlent le disent haut et fort. Qu'en sera-t-il de l'apport d'Instagram à Facebook, comment Facebook va-t-il faire évoluer – ou pas – Instagram, que va devenir ce réseau pour lequel j'avoue avoir un vrai penchant, ce sont autant de questions qui restent à ce jour sans réponses.

Si vous avez lu cette analyse jusqu'au bout, vous avez forcément un avis. Je suis curieux de le connaître aussi je vous engage vivement à laisser un commentaire afin de partager avec moi sur le sujet. A vous !

Les illustrations sont tirées de ma collection Instagram personnelle

 

16 réflexions au sujet de “5 raisons pour lesquelles Facebook achète Instagram”

  1. Je rentre directement dans le vif du sujet 🙂
    Pour la mobilité, je trouve aussi que l’expérience utilisateur, en particulier sur iPhone est “lourde”. Par contre on n’y subit pas de pub, remarque en passant qui explique peut être aussi pourquoi Facebook s’investit si peu dans ses applications mobile. Même constat sur tablette d’ailleurs.

    Petite parenthèse, en découvrant récemment le lifting subit par Google+, j’ai été très agréablement surpris. Pour rester dans l’image, j’ai eu la même impression (positive)en redécouvrant Google+ que j’ai eu face à 500px comparé à Flickr.
    Seul hic, l’application mobile pour Google+ est perfectible. Impossible de contrôler la page que j’ai créer (selon le même principe que les pages “fan” sur Facebook) et a priori on ne peut voir qui parmi nos contacts est en ligne pour un chat. Mais sur d’autres points, il est clairement plus efficace que Facebook et surtout beaucoup plus fluide à l’usage pour l’instant.

    Autrement dit, sur la question de la mobilité, il y a des améliorations possible voir nécessaires. Et ceci vaut pour le partage d’image. Pour accéder à une image il faut “taper” dessus une première fois, puis pour commenter, rebelotte. Et impossible par exemple, si on connait déjà l’image, d’accéder directement aux commentaires.
    Sans compter que FB ne propose aucun filtre, non pas que j’en sois fan (ça ne m’intéresse pas en fait), mais il est évident que ça apporte au côté ludique de l’application. FB semble trop austère en quelque sorte, à la limite du “has been”.

    Donc je te rejoins totalement sur ces questions.

    Par contre, sur les identités numériques, s’il me semble évident que c’est un enjeu important, je trouve étonnant que FB achète Instagram pour ça. Il me semble très probable qu’une grande partie de ces identités soit un doublon d’identité sur FB. Ou alors je me fais des idées… Ce qui change le prix des identités réellement acquises. Du coup sur ce point j’émets un doute. Mais on ne pourra jamais le vérifier…

    Sur la consolidation, je peux comprendre cette envie de proposer un service “all included”, mais je ne suis pas sûr que tout le monde adhère. Ainsi, aujourd’hui on peut s’identifier sur de plus en plus de forums, de blogs, de sites via son compte Facebook. Très bien, mais si pour X raisons on souhaite un jour fermer son compte Facebook ? Ou si ce dernier passe à la trappe ? Oui, on peut aussi le “vider” de contenu et le conserver. Mais en quelque sorte on est “prisonnier” de ce réseau avec ce système.

    J’ajoute que FB a justement récemment augmenté drastiquement la taille des images qu’on peut y uploader. Ils cherchent donc clairement à ne pas laisser le contrôle de l’image sur le web leur échapper.

    Pour conclure, je reste surpris par cet achat et surtout très intrigué par l’avenir que FB réserve à Instagram.

    Eddy

    Répondre
    • A ma connaissance ce n’est pas le cas. Il y a plusieurs services/sociétés qui gravitent autour d’Instagram. D’où son attrait particulier au passage. Je citais dans un précédent commentaire Hipstamatic qui entretient des liens assez serrés avec Instagram. Je parierais d’ailleurs assez facilement que cette dernière pourrait être absorbée par Instagram désormais, avec l’apport de liquidités que le rachat Facebook représente.

      Répondre
  2. Bonjour,
    – je suis tombé sur votre article grâce au lien que vous avez laissé dans la page “journaldugeek”. Cela fait depuis un moment que j’essaye de comprendre le principe de ce logiciel et donc le prix de la facture payée pour l’acquérir. Oui, il est évident qu’il suffit de taper “instagram” sous wikipédia ou autres pour trouver la définition, mais celle-ci me semblait tellement creuse que je pensais qu’il manquait certains détails clefs. Mais ici vous confirmer cela.
    En clair “instagram” est un bête programme fait en une après-midi qui se contente de mettre quelques filtres sympathiques puis de poster ces images je ne sais où. Cette prouesse était en autre réalisée par mon sony-ericsson K800, même si je concède qu’il n’y avait le choix qu’entre 5 filtres je crois (quoique, j’aimerais bien que l’on m’explique la différence entre le filtre rise, 1977, brannan, valenciana…).
    Alors pourquoi racheter instagram, alors que le programme est bête comme chou? à mon avis c’est comme vous le dites, mais uniquement pour cette raison, parce qu’il y a déjà un paquet d’utilisateur à le posséder, et qu’il prévoie qu’il y en est plus. C’est tout.
    Ensuite la vrai question c’est de savoir pourquoi on encense tellement ce programme simpliste? c’est d’ailleurs la question que je tenais à vous poser, vu que vous êtes utilisateur de ce programme, mais je vous prierez de répondre concrètement. En effet, dire que “c’est intuitif, cela relève plus de l’émotion”, c’est assez creux, désolé.
    De mon point de vue, le seul et unique intérêt d’instagram c’est que le nom sonne bien (comme nike), et que, quand on fait une photo avec instagram on a l’impression d’appartenir à une communauté “inn”, dans le coup (un peu comme avec nike…). Car honnêtement, encore une fois mon K800 faisait pareil et en mieux, avec le mode rafale, les filtres “peinture ancienne”, les objets à rajouté, et surtout la présence d’un flash, un vrai, qui permettait de faire des photos en nuit noire.

    Répondre
    • Bonjour Dr. Olive, je vais tenter de répondre à vos questions et interrogations de façon concrète.
      Il faut faire la différence entre la fonction et le média support. Je suis d’accord avec vous, Instagram n’a pas inventé les filtres d’images, et bien que ne connaissant pas le Sony K800, je ne doute pas qu’il remplisse cette fonction aussi. Par contre il ne propose pas, si je comprends bien, le support de diffusion de ces images. C’est à vous de publier sur le service en ligne de votre choix. Instagram propose la fonction (capture d’images, filtres, indexation) et publication sur son propre réseau et les réseaux partenaires (Tumblr, Facebook, Flickr, etc.).
      Je ne dirai rien sur le nombre de filtres disponibles dans un cas ou dans l’autre, je trouve personnellement que ces filtres n’apportent pas grand-chose et je les utilise le moins possible.
      Quant à dire que le programme Instagram est “bête comme chou”, je n’irais pas aussi loin. D’abord parce qu’Instagram n’est pas qu’un programme, c’est aussi un réseau. Développé en quelques heures ? non, probablement pas. Mais que ce soit quelques heures ou quelques semaines, ça ne fait pas la différence. C’est bien du réseau dont il s’agit plus que de l’application (le ‘programme’).
      Selon moi, l’intérêt de racheter l’ensemble, c’est de renforcer immédiatement la présence de Facebook sur le web mobile. Et une fois de plus ce n’est pas le ‘programme’ qui permet ça mais bien le réseau sous-jacent. Et l’adoption de ce réseau par les utilisateurs, ce qui est un fait acquis aujourd’hui.
      Pourquoi encense-ton Instagram ? Je n’irais pas jusqu’à dire que je l’encense, mais je reconnais que c’est un outil simple à utiliser, intuitif (je maintiens le terme) et qu’il me permet de me concentrer sur la scène plus que sur la technique. Ce que j’ai voulu dire par “émotion”. C’est très personnel et je comprends que cet avis ne soit pas nécessairement partagé.
      De l’intérêt d’appartenir à une communauté ? Oui, comme avec tous les réseaux puisque c’est justement leur intérêt que de fédérer des utilisateurs. J’avoue avoir découvert quelques photographes intéressants sur Instagram, que je n’aurais probablement pas découvert autrement.
      Pour finir sur les capacités du matériel, il n’y a pas débat sur la présence d’un flash ou pas, dans la mesure où ceci est lié au matériel et non au réseau. Rien ne vous empêche d’ailleurs de publier sur Instagram des images faites avec votre Sony K800.
      Ai-je répondu à vos attentes ?

      Répondre
      • Rebonjour,

        Merci beaucoup pour votre réponse (rapide en plus), qui en effet a bien répondue à mes interrogations.
        Ce qui me chagrine tout de même c’est que vous me dites qu’avant instagram il n’y avait pas de programme permettant de simplement envoyer une photo sur les réseaux. personnellement je n’ai pas de smartphone, mais je suis tout de même étonné de cet état des faits. Enfin, à vrai dire, pas tant que cela, car par exemple les jeux proposés sur smartphone sont nullissimes. Même la référence, angry bird, je l’ai fini en une après-midi sans aucune difficulté.

        Donc, si c’est le seul programme à fournir le minimum (et bien plus surement, mais au moins le minimum) requis je comprend donc tout à fait l’envie de racheter ce programme. Parcontre, je trouve la somme bien trop importante. Pour dix fois moins, on peut programmer l’équivalent, et faire une campagne marketing mondiale. En effet, je trouve que 40 millions d’utilisateurs n’est rien, et qu’il est donc tout à fait possible de faire couler instagram avec un minimum d’argent, comme on l’a vue pour bon nombre de compagnies. Pour moi c’était donc une décision idiote de sa part, mais ce n’est que mon avis.

        Sinon, je ne tenais pas à vous vexer en vous demandant une réponse purement technique et non émotionnelle, c’est juste que pour ce deuxième point vous y avez déjà répondu :-), et que c’était le premier qui m’intéresser vraiment. Et puis, quand je dis “encenser”, je ne parlai pas de vous bien sûr, mais des différents cites comme gizmodo, le journaldugeek, etc.

        Merci encore. Au revoir.

        Répondre
        • Je ne pense pas avoir dit qu’il n’y avait rien avant Instagram, ou alors je me suis mal exprimé, ce qui est possible. Il y a d’autres services, Tumblr en est un, Flickr a aussi son application mobile. Pour ne citer que ceux-là.
          Ce que je trouve intéressant avec Instagram, si je me mets à la place de Facebook, c’est le côté purement mobile, pas de site Instagram par exemple, donc envoi sur Facebook envisageable sans remise en cause d’un existant. Tumblr est un concurrent sur le contenu web, et pas uniquement sur l’image. Flickr n’est pas à vendre (pas encore …). Posterous est déjà passé chez Twitter. Et base d’utilisateurs conséquente pour Instagram, 40 millions pour 100 environ déclarés chez Facebook.
          Il n’en reste pas moins que ce rachat est exceptionnel : une telle somme pour une telle société, c’est inédit (ou presque). Il y a fort à parier que la concurrence était âpre, Twitter était sur les rangs pour avaler Instagram aussi et est un concurrent déclaré de Facebook.
          Pour la petite histoire, Instagram s’est proposé à 2 milliards, ce n’est qu’après négociation avec Facebook que la somme est retombée (!) à un seul milliard.
          Je suis impatient de voir comment Facebook va rentabiliser tout ça, très sincèrement.

          Répondre
  3. L’image, l’image et l’image!
    L’évolution et la consolidation des réseaux sociaux passent inévitablement par l’image et le visuel. C’est simple (qui n’a pas un smartphone), c’est facile (qui lit vraiment les textes et commentaires par rapport à une bonne image), c’est l’avenir!
    Le réseau Pinterest par exemple est très intéressant avec une communication et un échange uniquement par l’image. Une image est beaucoup plus rapide à analyser et bien plus ludique que du texte!

    Je n’utilise pas du tout instagram mais je suis plus intéressé par le modèle pinterest.

    Merci beaucoup pour cette analyse intéressante!

    Répondre
    • Merci pour avoir pris le temps de donner un avis 😉 Je suis en train d’évaluer Pinterest également, l’usage est différent, le fonctionnement aussi. Il est probable que je me livre à une autre analyse sur le sujet 😉

      Répondre
  4. Bonjour JC, je suis tombé sur cet article via le journal du geek… et j’ai tout lu !
    C’est très bien écrit en tout cas, et très pertinent, comme il a été mentionné plus haut.

    Ne possédant ni smartphone ni Instagram (et pourtant je n’ai “que” 23 ans, aucune excuse), une question me taraude : désormais que Facebook a racheté Instagram, faut il nécessairement posséder un compte Facebook pour utiliser l’application ?
    Facebook semble avoir fait une bonne affaire, mais, le danger, c’est qu’une autre application, similaire a Instagram, puisse voir le jour. Imaginez une nouvelle application de traitement de photo révolutionnaire (pas d’exemples concrets ici, puis je garde mes idées pour déposer des brevets 😉 ) qui surpasserait Instagram. Le rachat de ce dernier serait alors totalement compromis, vu que les utilisateurs de l’application se tournerait vers une autre, plus performante.

    Cela semble très impressionnant des chiffres comme 40 millions d’utilisateurs en si peu de temps, mais, au fond, est-ce si difficile que ça ? J’ai l’impression que beaucoup d’applications peuvent devenir extrêmement populaire sans trop de mal (Angry Birds est un bon exemple). Il suffit d’avoir un bon concept, de bien le vendre et c’est gagné.

    Une chose à espérer de ce rachat, l’apparition d’applications encore plus innovantes, car je reste persuadé que des idées il y en a encore plein à exploiter.

    Répondre
    • Bonjour Henri et merci pour ce commentaire.
      Difficile de répondre précisément à la question “faut-il un compte FB pour utiliser Instagram suite au rachat ?”. A ce jour, non, le rachat est annoncé mais pas effectif. Ensuite, Facebook a annoncé, Mark Zuckerberg en personne, qu’il ne changerait ni l’application ni son fonctionnement. j’en conclus donc qu’il ne faudra pas obligatoirement faire le lien avec FB. Mais rien ne le prouve encore.
      Qu’une autre appli apparaisse et rende Instagram obsolète ? Oui, c’est envisageable, la volatilité est grande en matière d’applications web. Rien n’empêche également Facebook/Instagram d’évoluer pour être encore plus attractif. L’avenir nous le dira.
      Quant au nombre d’utilisateurs conséquent, je vous rejoins, un bon concept lancé au bon moment et c’est le jackpot. Néanmoins il n’y en a pas tant que ça qui fonctionnent. Hipstamatic, dans le monde de l’image mobile, est un autre réseau qui n’a pas vraiment décollé alors qu’il est très intéressant sur le plan fonctionnel. Le rapprochement avec Instagram est d’ailleurs en cours.

      Répondre
  5. L’analyse est très pertinente. En tant que photographe, j’apprécie la distinction entre “image” est “photographie”, particulièrement judicieuse.
    Personnellement, je n’utilise pas Instagram bien que l’application soit installée sur mon iPhone. En fait, je n’ai rien contre cette application que je trouve sympathique. Mais je préfère bidouiller mes photos avec Lightroom 4 et Photoshop CS5 et les mettre sur Facebook ou dans mon site web à partir de mon ordinateur.
    Bien sûr, le but premier de Facebook est de se constituer un carnet d’adresses et de fourguer de la pub. Mais comme je suis un mauvais gibier de pub, je ne me sens pas très concerné.

    Répondre
    • Merci Bernard pour cet avis. Si j’apprécie de travailler mes images avec un peu de recul, je reconnais ne pas faire le même usage des photos iPhone que des photos traditionnelles.
      Avec l’iPhone, et donc Instagram, je suis dans l’instantané, je n’applique pas de filtre, un peu de renforcement de teintes uniquement, et je poste.
      Avec mon matériel traditionnel, je prends le temps de travailler les images et les séries. C’est donc une autre démarche.
      Les images Instagram sont plus intuitives, moins réfléchies, moins abouties souvent, la technique passe au second plan pour laisser la place au sujet. Je n’ai pas le même regard avec mon reflex. Bien évidemment ceci n’a pas à voir avec Instagram directement, je pourrais me passer de l’appli et poster depuis l’appli photo iPhone, mais j’aime bien la dimension “réseaux – partage” associée à Instagram qui me permet de partager avec d’autres photographes ayant peu ou prou les mêmes repères puisque présents sur le même réseau.

      Répondre

Laisser un commentaire